« L’avenir c’est deux mains ! », jamais la baseline des WorldSkills ne m’a parue aussi vraie… Souvent décriés, boudés depuis des années, les métiers techniques et technologiques sont pourtant les métiers qui fourniront le plus d’emplois demain et après-demain…
Les métiers techniques et technologiques, le secteur manuel, manque cruellement de bras. Il suffit d’ouvrir un journal ou de voir les reportages qui sont consacrés à ce sujet pour s’en convaincre. Le phénomène n’est pas nouveaux, lorsque les Olympiades des Métiers (WorldSkills) ont été créé, peu après la seconde guerre mondiale, l’objectif était déjà d’attirer les jeunes vers les métiers manuels et techniques et de valoriser les études de ces filières. Bien entendu, en 70 ans, les métiers techniques et technologiques ont évolué. Aujourd’hui, un mécanicien a beaucoup moins de graisse sur les mains et il travaille davantage avec un logiciel pour détecter les pannes. Cependant, pour réparer ou remplacer une pièce déficiente, il faudra toujours les mains de l’ouvrier… quand bien même la pièce serait créée en 3D par l’imprimante du garage.
Les robots vont réduire la pénibilité du travail et c’est sans doute une bonne chose, mais le travailleur manuel et le technicien n’ont à mon avis jamais eu autant d’opportunité de coiffer haut la main les universitaires de tout bord. Pour autant qu’il fasse preuve de créativité, de curiosité et d’adaptabilité. Comme le dit le slogan de Worldskills Belgium, « L’avenir, c’est deux mains !«
Des places à prendre !
Le désamour pour les métiers techniques et technologique remonte, à mon avis, à l’ère industrielle où travailler en usine ou sur des chantiers étaient extrêmement pénible, dangereux et sous-payé. Pour s’en sortir, une seule possibilité: faire des études. Cela s’est ancré dans les esprits et fait partie de notre difficulté à nous remettre en question et à avancer.
Et pourtant, s’il y a bien un secteur qui permet de trouver un emploi c’est celui des métiers manuels ! Pratiquement tous les métiers du bâtiment et du génie civil sont porteurs d’emplois. Paradoxalement, au vu du nombre de faillites, l’horeca également. Il y a un manque flagrant de cuisinier et de maîtres d’hôtel, notamment. Mais il y a de nombreux autres secteurs qui présentent une pénurie de main d’oeuvre :
- Tous les secteurs qui se penchent sur les énergies renouvelables : du placement à la maintenance,
- tous les métiers de l’informatique et de la téléphonie,
- l’agroalimentaire et de préférence lié aux circuits-courts, de maraîchers à boucher, boulanger en passant par distributeurs…
- l’entretien des parcs et jardins..
Bref, ce n’est pas l’emploi qui manque dans les métiers techniques et technologiques… c’est plutôt les travailleurs !
Se lancer dès à présent dans des filières porteuses d’emplois !
J’aurai passé durant cette année scolaire près de 40 journées à parcourir les établissements d’enseignements techniques et professionnels de la région bruxelloise pour motiver ou démontrer aux jeunes élèves des troisièmes années technique et professionnelles que non seulement l’anciennement technique est leur avenir, qu’ils trouveront plus facilement un emploi qu’en faisant des études et qu’en plus, à l’ère actuelle, l’ouverture d’esprit qu’offre la débrouillardise liée à ce type d’enseignement leur permettra ultérieurement d’accéder avec plus de facilité à tous types de professions dites « intellectuelles » mais avec un plus indéniable: l’art de « FAIRE » !
Notre vie n’est pas celle de nos parents et ne sera pas celles de nos enfants. La remise en question doit être permanente. Les métiers que nous verront dans les années à venir n’existent pas encore ! Et 80 % de ces métiers seront techniques, manuels et/ou technologiques… Autant se lancer dans des filières porteuses d’emploi dès à présent !
